Caméra : Zeiss Ikon 6×6 film camera
Film : 200 b&w
À l’automne 2022, j’ai eu le privilège de pouvoir faire l’acquisition d’un vieil appareil photo. Vieux comme dans les années 1950. Cet appareil argentique utilise des films 120mm, soit plus grand que les films 35mm standard. Il produit donc des négatifs plus grands, soit de type 6x6cm. Avec un rouleau de film, vous aurez donc 12 poses. Eh oui, seulement douze. C’est le Zeiss Ikon Nettar II 517/16.
Cette ancienne caméra ne possède rien d’électronique, pas même un posemètre ni aucune batterie. Tout est 100% manuel et mécanique. C’est le retour au format de la photographie classique avec une caméra rétro (vintage).
Normalement les caméras 6×6 sont imposantes. Celle-ci son format est compact, ce qui la distingue. Ceci est rendu possible grâce à son objectif en accordéons qui se referme complètement sur lui-même. L’objectif est un 75mm f6.3 Novar Anastigmat (mais son crop factor est de 0.55 ce qui donne un équivalent de 41mm f3.5 en plein cadre / full frame), avec un « leaf shutter » et l’intérieur est vide. Nous pouvons choisir la profondeur de champ et que la vitesse, mais les choix sont très limité, ainsi que la mise au point (le focus).
La porte pour accéder au film est à l’arrière
Le film doit être avancé manuellement grâce à une roulette sur le dessus du boitier
Une mini fenêtre rougeâtre derrière nous aide à vois si le film avance bien
Il n’est pas possible de regarder par l’objectif, donc la petite vitre au-dessus aide à nous guider
Une fois prêt à prendre la photo, après avoir fait les 3 réglages manuels, on « crinque » un petit bras et on appuie sur le déclencheur, et… tic. Pendant une fraction de seconde le petit rideau noir à l’intérieur s’est déplacé pour laisser la lumière venir bruler le film à l’intérieur.
La compagnie Zeiss Ikon est née en 1926 en Allemagne. Elle a fait partie d’une série de jumelage d’entreprises incluant la marque encore connue aujourd’hui, Carl Zeiss. Des compagnies qui ont marqué l’histoire de la photographie analogique.
Le Nettar II était un modèle courant qui a connu un grand succès auprès des photographes amateurs de l’époque. Il était un appareil photo simple et robuste, avec un design élégant et une construction de haute qualité.
J’ai eu un réel plaisir à utiliser ce boitier d’une autre époque. C’est totalement à l’opposé de ce que j’utilise de nos jours. Mais comme j’ai commencé la photo dans le temps des pellicules, donc avant le numérique, ça faisait du bien de se redonner ce petit défi personnel. J’ai pris le temps de me poser et de choisir chacun de mes clichés. J’ai étiré le temps. Je voulais que mes 12 poses soient distancées de jours ou semaines.
Nous avons l’habitude de parler surtout de la caméra, un peu des objectifs et jamais du film, car en numérique la capteur est déjà intégré dans l’appareil. Pas en argentique. C’est la pellicule que nous choisissons de mettre à l’intérieur qui fait la plus grande partie de la magie. Pour mon aventure j’ai opté pour un film 120mm de Rollei, ISO 200 noir et blanc. Drôle de coïncidence, cette marque est également allemande, comme la caméra!
Suite à avoir trouvé un laboratoire qui peut développer des films 6×6 (donc à Montréal), j’ai eu le plaisir de recevoir mes négatifs, mes impressions et mes numérisations du labo. J’ai été grandement surpris à quel point un appareil photo si vieux, si basique, a pu me permettre de réaliser des photos de qualité… et j’étais également fier de moi d’avoir réussi du premier coup, lol. J’ai apprécié le film pour sa netteté et son contraste, le niveau de détails dans mes images était agréable.
Je suis vraiment content d’avoir vécu cette belle expérience photographique rétro en plus d’avoir mis les mains dans une page d’histoire de la photographie argentique d’antan!